1 – Histoire
On trouve les premières traces de ponctuation dans la grande bibliothèque d’Alexandrie au cours des 3ème et 2ème siècles avant J.-C. C’est à cette époque qu’apparaissent la division en chapitres et certains accents. Cependant, les espaces entre les mots ne sont apparus qu’au 7ème siècle après J.-C. : séparer les mots, c’est à la fois leur donner un sens propre et faciliter la lecture par le plus grand nombre.
L’apparition de l’imprimerie en 1434 entraîna une codification de la typographie à l’origine des premiers signes de ponctuation, le point, la virgule et les deux points. Mais ce n’est que cent ans plus tard que la majuscule fit son apparition dans l’univers typographique.
Les copistes cédant peu à peu la place aux typographes, ces derniers s’accordèrent en 1540 sur un traité (le traité de Dolet) devant servir de référence en matière de ponctuation. On pouvait y voir le point, la virgule, les deux-points, le pied de mouche (¶), le point d’exclamation, les parenthèses, les alinéas, la croix, le point d’interrogation, l’astérisque ainsi que des pictogrammes tels que la petite main, le losange, le soleil, la lune.
Plus ou moins respectée, cette codification ne fut réellement adoptée qu’à la fin du 18ème siècle grâce aux travaux du grammairien Nicolas Bauzée qui réussit à en démontrer la valeur syntaxique. Il s’en suivit un engouement quasi intégriste pour la ponctuation grammaticale qui poussa les éditeurs à corriger et à ponctuer avec exagération, de sorte qu’ils sabotèrent le sens d’origine de nombreux textes qu’on leur confia.
Aujourd’hui, la ponctuation, réglementée, encadrée par les traités de grammaire agréés, à défaut d’être toujours maîtrisée, ne lèse plus personne, sinon quelques étudiants réfractaires.
2 – Généralités
A l’oral, la voix module les sons, s’arrête, hésite puis repart. Le débit ralentit, ou s’accélère … A elle-seule la voix permet de moduler et de cadencer notre discours, de lui donner une tonalité, d’appuyer certains mots ou certaines phrases.
A l’écrit, toute cette richesse disparaît. Il faut donc trouver d’autres moyens de se faire comprendre du lecteur, de traduire les oscillations de timbre et de rythme. Ces moyens ont été élaborés par trois grammairiens, dirigeants successifs de la grande bibliothèque d’Alexandrie au IIIe et IIe siècle avant JC, Zénodote, Aristophane et Aristarque, en introduisant les signes de ponctuation. Les premiers d’une longue histoire qui s’écrit d’ailleurs toujours. Si les signes actuels connus de tous (ou à peu près) demeurent inchangés depuis le XVIIe siècle, les nouveaux media de communication tels que les chats et autres sms tentent régulièrement d’en imposer de nouveaux.
Les signes de ponctuation sont au nombre de 10 : le point, la virgule, le point-virgule, les deux-points, le point d’interrogation, le point d’exclamation, les guillemets, les parenthèses, les tirets et les points de suspension.
A ces signes principaux s’ajoutent d’autres signes tels que les crochets, l’astérisque, les paragraphes, les alinéas… Autant de signes qui seront abordés en détails au fil des prochains paragraphes : leur graphie, leur rôle, leur emploi et puisque l’on ne peut aujourd’hui parler d’écrit sans aborder l’ordinateur, nous évoquerons aussi pour chaque signe ses règles d’usage en typographie française et anglaise.
3 – La virgule
La virgule marque une courte pause dans la lecture sans cependant que l’intonation change. La virgule s’emploie :
- Dans une énumération, pour séparer des mots, des groupes de mots de même nature ou des propositions juxtaposées : « Elle monte, elle descend, elle n’arrête pas de bouger ! »
- Pour séparer des mots, des groupes de mots ou des propositions coordonnées par les conjonctions de coordination et, ou, ni lorsque celles-ci sont répétées plus de deux fois : « Il ne craint ni le vent, ni le froid, ni la neige. »
Remarque : la virgule peut aussi servir à remplacer les conjonctions et, ou, ni. La conjonction n’apparaissant alors qu’avec le dernier mot : « Vous avez le choix entre un café, un thé, une tisane ou un chocolat chaud. »
- Devant des mots, groupes de mots ou des propositions coordonnées par des conjonctions de coordination autres que et, ou, ni : « Je viendrai, mais avec un peu de retard. »
- Pour mettre en relief un élément placé en tête de phrase : « Au sommet de la tour, des corbeaux ont élu domicile. »
Remarque : dans le cas des inversions de sujets, les éléments placés en tête de phrase ne sont pas séparés par une virgule : « Dans le salon attendent les invités. »
- Pour isoler les propositions participiales : « Son travail terminé, il rentra directement chez lui. »
- Pour isoler ou encadrer des mots, groupes de mots ou propositions mis en apposition et qui donnent des informations complémentaires : « Martin, le plus chanceux des hommes, a encore gagné à la loterie. »
Remarque : si la proposition subordonnée relative explicative est isolée par une virgule (voir exemple ci-dessus), la subordonnée relative déterminative, elle, n’est pas séparée de son antécédent par une virgule : « L’homme qui m’a téléphoné hier est passé ce matin à mon bureau. »
- Pour encadrer ou isoler les propositions incises : « Je vais, dit le professeur, vous expliquer la formation des nuages. »
- Pour séparer des propositions en signifiant un déroulement chronologique, une succession d’événements : « Je l’entends, je cours vers la porte, elle ouvre et m’enlace tendrement. »
- Après le nom de lieu dans l’indication des dates : « Grenoble, le 17 octobre 1973. »
Règles typographiques : texte/virgule/espace/texte.
4 – Le point-virgule
Le point-virgule sépare deux propositions. Dans la lecture, il marque une pause intermédiaire entre le point et la virgule, sans cependant que la voix ne baisse complètement. Le point-virgule s’emploie :
- pour séparer des propositions indépendantes, mais qui ont entre elles une certaine relation, généralement logique. « Les enfants grandissent ; il va falloir changer de voiture ».
- lorsque la deuxième proposition débute par un adverbe. « Il s’est égaré dans la forêt ; heureusement il captait encore un signal GPS ».
- lorsque deux propositions sont mises en parallèle : « Il prend du café ; elle préfère le thé ».
Pour séparer les termes d’une liste introduite par un deux-points :
Liste des ingrédients :
- 2 œufs ;
- 300 gr de farine ;
- 10 cl de lait ;
Remarque : le point-virgule s’utilise toujours en milieu de phrase et n’est jamais suivi d’une majuscule.
Règle typographique : texte/espace/point-virgule/espace/texte.
5 – Les deux-points
Les deux-points servent à annoncer :
- une énumération. (Il y a des oiseaux sous ma fenêtre : une mésange, un rouge-queue et des moineaux).
- une citation. (Chateaubriant a écrit : « L’ambition dont on n’a pas les talents est un crime »).
- des paroles rapportées. (Dans sa colère il s’est écrié : « la vie est méchante ! » et l’écho lui a répondu : « chante ! ».
- une explication, avec une relation de cause ou de conséquence. (Il n’a pas atteint les objectifs : il ne sera pas sélectionné).
Remarque : on ne peut pas répéter les deux-points dans une même phrase. Il faut alors reformuler ou utiliser les conjonctions « car » ou « parce que ».
Règles typographiques : texte/espace/deux-points/espace/texte.
Remarque : on veillera à ce que le signe de ponctuation ne soit pas rejeté au début de la ligne suivante. On utilisera le cas échéant une* espace insécable qui s’obtient sous Word avec la combinaison de touches [ctrl] + [shift] + [barre espace].
* Le terme espace est féminin en typographie.
A suivre….